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Dispositif génétique Jouer collectif

© E. Casalegno/GFA

Alors que l’entrée en application du nouveau règlement zootechnique européen (RZUE) s’approche, les acteurs de la génétique ont unanimement affiché leur volonté de mettre en place un dispositif collectif pour la sélection, lors de l’assemblée générale de Races de France, le 27 juin 2018 à Paris. Ils ont également appelé à une mutualisation la plus large possible. Des inconnues subsistent néanmoins, en particulier sur le financement du calcul et de la diffusion des index.

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La filière génétique est sur la dernière ligne droite : le RZUE doit entrer en application le 1er novembre 2018 dans toute l’Union européenne. Après deux années de guerres de chapelle, les différents acteurs ont affiché leur union à l’occasion de la table-ronde organisée le 27 juin. « Aujourd’hui, le collectif est retrouvé », a déclaré Bruno Colin, représentant la Confédération nationale de l’élevage (CNE). Y compris pour le financement, via la CNE ou le Casdar.

« La volonté affichée par l’ensemble des partenaires est de garder un dispositif génétique collectif », a renchéri Michel Cètre, le président d’Allice, qui appelle à un « maintien du dialogue absolument nécessaire. Nous devons être prospectifs ensemble, et avoir une vision de la génétique partagée, pour décider comment faire évoluer l’élevage et travailler collectivement sur l’innovation de demain. »

Financement de l’indexation en suspens

Dans la construction d’un nouveau dispositif génétique conforme à cette réglementation européenne, plusieurs pierres ont déjà été posées, à l’instar de la création de GenEval par Allice et Races de France, en octobre 2017. Cette association est chargée de proposer un service d’évaluation mutualisé. Le calcul de l’indexation serait sous-traité à l’Inra, dans un partenariat dont les modalités ne sont pas encore définies.

Mais des questions restent en suspens, comme le financement des nouvelles structures et des nouvelles missions. « Nous avons besoin de connaître le coût de l’indexation et de la diffusion des index », interpelle Marc Gambarotto, directeur de l’OS France Limousin Sélection. L’organisme chargé de la diffusion de ces index n’est pas non plus déterminé.

Maintenir la mutualisation

« Mutualisation » et « service universel » étaient deux autres préoccupations des intervenants. « Sans mutualisation, il sera impossible de maintenir un tel niveau d’indexation », s’inquiète Pierre Martin, directeur de Cap’Gènes, l’OES multiraciale caprine (14 races caprines) constituée d’une union de 22 coopératives. C’est particulièrement vrai pour les « petites » races, en réalité toutes les races sauf la prim’holstein et la charolaise, si l’on se place dans une dimension européenne.

Mettre en place une fédération des OS

Marc Gambarotto appelle quant à lui à la mise en place d’une fédération des (futurs) OS avec une mutualisation du cahier des charges, du système qualité et du système d’information génétique. Cette fédération pourrait remplacer l’interprofession actuelle, France Génétique Élevage, dont le devenir est en suspens car la structure « ne répond plus à nos attentes et ne s’inscrit plus dans le dispositif », précise Michel Cètre.

Jean-Luc Chauvel, président de Races de France, s’est avant tout félicité du « contexte de partage et de discussions au sein de la profession et avec le ministère de l’Agriculture » qu’il appelle au passage à maintenir un accompagnement technique, législatif, mais aussi financier. Il a aussi rappelé l’importance d’une « couverture territoriale et raciale afin que tous les éleveurs aient accès à l’offre génétique, et que toutes les races puissent avoir leur schéma de sélection », tout cela au service des éleveurs et des « filières de produits », dans le cadre défini par les États-généraux de l’alimentation.

E.C.

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